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25.03.25

Manifeste : Inventer la fleur de demain ensemble

La fleur s’est de nouveau retrouvée sous les projecteurs médiatiques à la faveur de l’affaire Marivain, de la saisine de l’ANSES et de l’étude de l’UFC que Choisir, pointant l’usage de pesticides. La dimension environnementale, sanitaire et sociale de ces événements est à prendre au sérieux, mais il est possible de trouver un chemin qui s’éloigne du flower bashing

Se pose dès lors une question : comment nous, acteurs de la filière, pouvons tracer la voie pour parler de fleurs autrement, avec sens et émotions, tout en apportant une réponse concrète aux questions légitimes des consommateurs ?

Qui est Sessile, quelles sont nos valeurs

Sessile, à l’origine, c’est le projet de 6 amis qui aspirent à travailler ensemble et à donner de l’indépendance aux fleuristes pour qu’ils puissent exprimer tout leur talent quand ils vendent leurs bouquets sur Internet. Notre ambition est de lutter pour l’indépendance des artisans fleuristes pour qu’ils puissent vendre des bouquets qui leur ressemblent : originaux, empreints de sens et de sentiments, avec un style qui leur est propre. En résumé : faire vivre l’art floral à la française

Les différents modèles de vente en ligne existants nous semblaient trop contraignants pour les artisans, et nous avons conçu avec des fleuristes un outil qui leur permette de montrer leur univers et de se concentrer sur le cœur de leur métier. Pour les consommateurs, Sessile leur permet d’accéder à des bouquets de meilleure qualité, en brisant la logique de catalogue de bouquets standards. Aujourd’hui, nous travaillons avec plus de 330 fleuristes, et souhaitons contribuer à la transformation en cours de la filière

Un certain nombre de défis se présentent à la filière de la fleur coupée : 

  • Un défi sociétal : comment remettre la fleur au centre de nos pratiques collectives en réaffirmant sa puissance symbolique ?
  • Un défi écologique : comment atténuer l’impact de la production et de la consommation de fleurs en agissant directement sur les étapes des itinéraires de production et de distribution à risque pour l’environnement ?
  • Un défi économique : comment permettre de faire émerger des modèles horticoles rentables pour les exploitants et les fleuristes ?
  • Un défi sanitaire : comment protéger les professionnels du végétal dans la pratique de leur métier en assurant la promotion de variétés de saison et en limitant l’usage de phytosanitaires ?
  • Un défi d’attractivité : comment attirer les jeunes talents vers les métiers du végétal et susciter les vocations pour inventer les métiers de demain ?

Notre ambition est donc de construire un modèle de production et de distribution de fleurs qui soit respectueux des métiers et participe à leur attractivité, qui soit en accord avec le cycle naturel de croissance des fleurs, et qui permette de faire la part belle aux variétés de saisons et aux spécificités de la production locale, qui peine encore à trouver le chemin des consommateurs. 

Notre constat sur la filière

Aujourd’hui, 9 fleurs sur 10 vendues en France sont produites à l’étranger. Cette organisation du marché emporte son lot de conséquences : concentration autour de quelques variétés (notamment la rose), usage de pesticides interdits en Europe, perte du sens des saisons dans la consommation de fleurs, recours à des serres chauffées pour produire hors saison… 

Nous sommes persuadés qu’il n’existe pas de fatalité à cette situation, et qu’il est possible de rééquilibrer la proportion de fleurs françaises présentes sur les étals des fleuristes. D’ici là, la route est longue : la production française est à ce jour insuffisante pour couvrir l’ensemble de la demande : il ne reste ainsi plus que 500 producteurs de fleurs en France.

Pourquoi c’est important ? Parce que d’une part les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental, économique et sanitaire de ce qu’ils achètent. D’autre part, les acteurs français tireront avantage d’une meilleure maîtrise des enjeux de production en étant moins dépendants de l’importation.

Une démarche scientifique…

La première étape pour changer les choses, c’est de comprendre le monde dans lequel on vit, en donnant la parole à ceux qui savent. Collecter des données de terrain auprès des différents métiers est indispensable pour sortir du green washing et envisager des transformations en profondeur du marché. 

La méthode qui nous semble à la fois la plus complète et la plus adaptée repose sur une démarche d’analyse de cycle de vie (ACV). Celle-ci repose sur une analyse fine de l’ensemble du cycle de production et de distribution pour comprendre l’impact de chaque étape sur l’environnement, déterminé par 16 critères (biodiversité, changement climatique, épuisement des ressources…).

L’avantage de cette grille de lecture est qu’elle permet de faire intervenir tous les acteurs qui jouent un rôle dans le cycle de vie, et donc de construire une analyse commune. 

… et collective

En effet, la seconde étape, c’est d’agir ensemble, fleuristes, producteurs, universitaires, syndicats et consommateurs, pour tenir compte des réalités de tous et agréger tous les savoirs. Chacun a son rôle à jouer, du producteur qui change sa pratique au fleuriste qui fait œuvre de pédagogie, jusqu’au consommateur qui fait le choix de s’informer. 

Nous devons affirmer que, contrairement aux idées reçues, la filière horticole dans son ensemble a déjà pris conscience des défis économiques, environnementaux, sanitaires et sociaux auxquels elle est confrontée, et que la transformation est en cours

Parmi les belles initiatives de la filière qui vont dans le sens du mieux, on peut par exemple citer :

  • Le travail de pédagogie au quotidien des 13 000 artisans fleuristes de France ;
  • Les producteurs de fleurs qui transforment leur pratique au quotidien ;
  • Le guide éco-responsable de la Fédération Française des Artisans Fleuristes ;
  • Les assises de la traçabilité de l’Union Nationale des Fleuristes ;
  • Les projets de filière de VALHOR ;
  • Les labels promus par Excellence Végétale ;
  • La méthode d’éco-conception du CNPH et d’O2M ; 
  • Le collectif de la Fleur française et son annuaire de fleuristes et producteurs engagés.

Floribalyse, c’est quoi ?

C’est pour ajouter notre pierre à l’édifice que nous avons lancé Floribalyse, collectif composé de fleuristes et de producteurs avec l’ADEME et ASTREDHOR, dont l’objectif est d’apporter des réponses à ces questions : en collectant des données sur la production et distribution de fleurs coupées, nous serons en mesure de comprendre finement la situation et de mettre à disposition de tous les acteurs des outils leur permettant de développer des solutions pour atténuer leur impact environnemental ou d’optimiser leurs itinéraires de production. 

Concrètement, Floribalyse repose sur 4 axes de travail : 

  • La constitution d’une base de données de production de fleurs coupées françaises et étrangères qui sera publiquement accessible à tous, et dont l’ambition est de comprendre les pratiques de production et distribution afin permettre aux professionnels de les optimiser ; 
  • La mise en place d’un calculateur permettant aux consommateurs de s’orienter vers les variétés les plus respectueuses de l’environnement ;
  • Une campagne d’animation de la filière en créant un espace de dialogue entre producteurs, distributeurs, consommateurs et chercheurs pour imaginer ensemble l’avenir de la fleur française ;
  • La réalisation d’une série documentaire pour parler simplement de notre démarche auprès du grand public. 

Nous avons besoin de vous ! 

Floribalyse est un projet collectif où sont invités tous les métiers : que vous soyez fleuriste, producteur, consommateur, grossiste, institutionnel, universitaire, spécialiste du climat,  vous avez votre rôle à jouer !

Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet, vous pouvez nous contacter à l’adresse louis@sessile.fr, et nous déterminerons comment avancer ensemble. 

Ils soutiennent l’initiative 

La liste suivante est mise à jour régulièrement pour ajouter les nouveaux signataires au manifeste.

Fleuristes

Gilles Sonnet, fleuriste à Fontaine-lès-Dijon

Hanakawa, fleuriste à Meudon

Aromessence, fleuriste à Miramas

Le temps des fleurs, fleuriste à Salon-de-Provence

Fleurs de Loup, fleuriste à La Ciotat

Ibéris, fleuriste à Annecy

Brindille, fleuriste à Paris

Atelier Vert d’Eau, fleuriste à Sint-Pieters-Leeuw

Récréation florale, fleuriste à Pont de Chéruy

Dames Nature, fleuriste à Gometz-la-Ville

Fleurs Bielmann, fleuriste à Neuf-Brisach

Amapola, fleuriste à Paris

Fleurs du passage, fleuriste à Rouen

Art Végétal, fleuriste à Corbas

Mandragore, fleuriste à Saint-Alban

Atelier des Bouquets, fleuriste à Bazas

Tribulations florales, fleuriste à Lyon

A fleurs de peau, fleuriste aux Mureaux

La Palette des couleurs, fleuriste à Portiragnes

Les Jolies Choses, fleuriste à Couëron

Néroli Design Floral, fleuriste à Villefranche sur Saône

Marie Althéa, fleuriste à Monchecourt

Bonheur des fleurs, fleuriste à La Montagne

De Goede Bloemen, Fleuriste à Braaschaat 

Aux couleurs de la Terre, fleuriste à La Bastide Saint-Pierre

Brume de Fleurs, fleuriste à Montrevault-sur-Evre

Eglantine Fleurs, fleuriste à Bouguenais 

Symbiose, fleuriste à Rochechouart

La Maison Fleurie, fleuriste à Douai

L’Envol des pétales, fleuriste à Roissy-en-Brie

Ziggy, fleuriste à Marseille

Vandonink & Roosen, fleuriste à Enghien

Ostara, fleuriste à Grenoble

Un Jardin pour Demain, fleuriste à Mouriès

Producteurs

Céline Thollet, horticultrice à Marles

Fleurs d’Halage, ferme florale sur l’Île Saint Denis

 

Qui sommes nous ?

Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.