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19.10.22

Traçabilité : comment les fleuristes cherchent à s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation

Le 3 octobre 2022 se tenaient les Assises de la Traçabilité organisée par l’Union nationale des fleuristes (UNF). L’objectif de ce rendez-vous était d’anticiper les évolutions réglementaires en déterminant une feuille de route pour les acteurs de la filière – notamment les fleuristes – pour accroître l’accès à la provenance de chaque fleur en boutique. Une initiative qui rappelle combien les fleuristes œuvrent pour responsabiliser la filière, à l’approche de la Toussaint.

Le marché de la fleur est régulièrement pointé du doigt pour les conséquences sociales et environnementales induites par sa structure : nos habitudes de consommation de fleurs se sont progressivement détachées de toute réalité saisonnière, et les consommateurs sont nombreux à rechercher certaines fleurs toute l’année en dépit de leur période de floraison. 

On peut notamment citer la rose rouge, symbole même de la mondialisation du marché de la fleur. Pour reproduire les conditions climatiques de sa floraison toute l’année, deux perspectives s’offrent aux producteurs. La première possibilité consiste à aménager des serres chauffées extrêmement gourmandes en énergie, modèle dont la viabilité est fortement remise en cause avec l’explosion du prix du gaz qui pourrait fortement entamer la rentabilité d’un tel système. La seconde option est de délocaliser la production dans des pays susceptibles d’offrir un climat suffisamment chaud, principalement en Afrique (Éthiopie et Kenya) ou en Amérique du Sud (Colombie et Équateur), ce qui implique d’intenses logistiques qui accroissent l’émission carbone de chaque tige. 

 

Je trouve mon bouquet de fleurs

 

Une aspiration des clients à consommer davantage de fleurs françaises

Pourtant, les consommateurs aspirent à être mieux informés de la provenance des produits qu’ils consomment : selon un sondage réalisé par LSA Conso en 2021, 80 % des personnes interrogées déclarent chercher des informations sur la provenance des produits. Et ce dans le but de consommer davantage de produits issus de la production nationale : un sondage IFOP commandé par le ministère de l’Économie et des Finances de 2018, 74 % des Français sont même prêts à payer plus pour acheter français. 

Le marché de la fleur n’échappe pas à cette tendance. Une récente étude réalisée par Kantar à la demande de l’Office Hollandais des Fleurs est sans équivoque, puisque 90 % des consommateurs estiment qu’ils sont prêts à privilégier les fleurs produites localement. En revanche, seul un tiers des sondés passent réellement à l’acte, notamment en raison d’un manque d’information sur la traçabilité de chaque tige, mais aussi en raison d’un manque d’offre. 

En effet, sur l’ensemble des fleurs vendues en France, seules 8 % sont issues de l’horticulture française, celle-ci ayant vu se dépouiller son tissu agricole de manière spectaculaire en l’espace de 10 ans : on estime à ce titre que près de 90 % des productions florales ont fermé boutique. Et certaines incongruités demeurent : 40 % des fleurs produites en France sont exportées faute de demande. 

En ce qui concerne la traçabilité, c’est justement pour répondre à cette aspiration nouvelle des consommateurs que les organes de représentation des fleuristes, au premier rang desquels on trouve l’UNF, se sont mis autour de la table. L’objectif est de prendre les devants sans attendre la décision du législateur afin de préparer le marché à ce changement majeur, en associant l’ensemble des acteurs de la filière.

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Donner la parole aux fleuristes à l’occasion de la Toussaint

A l’approche de la Toussaint, l’un des moments les plus importants de l’année pour les artisans fleuristes, il est nécessaire d’évoquer les enjeux auxquels ils font face. C’est pour cette raison que le collectif Sessile souhaite rappeler à quel point les fleuristes, souvent tenus pour responsables des déséquilibres de la filière, se montrent au contraire très réactifs lorsqu’il s’agit de responsabiliser leurs pratiques. 

Pour les soutenir dans cette démarche, le collectif Sessile agit sur les modes de distribution pour transformer les modes de production : en permettant aux fleuristes de sortir de la logique de catalogue, qui leur impose bien souvent les mêmes fleurs toute l’année et les contraignent dans la composition de leur stock, Sessile donne plus de latitude aux fleuristes pour proposer des fleurs de saison, et davantage de fleurs françaises. Par ailleurs, l’indication de la provenance des fleurs est une bonne habitude prise par certains des fleuristes du collectif lorsqu’ils mettent leurs bouquets en ligne. 

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    Pour clarifier la traçabilité, mettre les bons outils entre les mains des fleuristes

    Malgré la bonne volonté des fleuristes pour valoriser la provenance des fleurs, et s’approvisionner davantage auprès des producteurs français, ceux-ci sont pour l’heure mal outillés, ce qui réduit la portée de leurs efforts. 

    Parmi les principaux obstacles à une traçabilité claire des fleurs, on trouve logiquement les très nombreux intermédiaires qui existent entre le producteur et le fleuriste. C’est pourquoi il est nécessaire d’envisager un outil facilitant un approvisionnement local des artisans fleuristes. C’est la raison pour laquelle le collectif Sessile travaille à la mise au point d’une plateforme référençant les producteurs français, afin d’apparier offre et demande. L’objectif : raccourcir le chemin des fleurs françaises entre les producteurs et les étals des fleuristes. 

    Par ailleurs, ce projet répondrait également à un second obstacle rencontré pour améliorer la traçabilité des fleurs : le déficit d’informatisation des producteurs de fleurs. En outillant les producteurs d’un espace en ligne dédié, Sessile leur permettrait d’assurer facilement la promotion de leur culture et la tenue à jour de leurs stocks.

    Qui sommes nous ?

    Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.