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01.12.23

Bleu Blanc Fleurs : à quoi ressemble la production de fleurs en France ?

Aujourd’hui, il est extrêmement difficile de se faire une idée précise de l’état de la production de fleurs coupées en France. Pour répondre à cet enjeu, Excellence Végétale a lancé le projet Bleu Blanc Fleurs pour compiler des données précises sur l’état de la production et accompagner la structuration des exploitations. Et ses conclusions montrent une vitalité du marché qui ne demande qu’à être soutenue !

Une petite présentation pour commencer !

Je suis Malorie Clair, et je suis cheffe de projet “Fleurs coupées” chez Excellence Végétale. J’ai suivi une formation ingénieur paysagiste et horticole à l’Institut Agro Rennes-Angers, puis j’ai travaillé plusieurs années à la ville de Paris en expertise et conseil en végétalisation et production horticole. 

Désormais, je suis chargée du  développement et de structuration de la filière fleur coupée chez Excellence Végétale, un projet qui me tient vraiment à cœur. 

Pouvez-vous nous dire quelques mots d’Excellence Végétale ?

Excellence Végétale est une association qui a pour vocation de gérer, animer et défendre les signes interprofessionnels et officiels pour les filières de l’horticulture, le paysage et la fleuristerie. Par signes interprofessionnels, on entend l’ensemble des labels et des certifications pour les produits horticoles, comme les labels Fleurs de France, Plante Bleue ou la Charte Qualité Fleurs. 

Nous sommes également en charge d’autres labels tels que le labels rouges pour certains végétaux, la certification Haute Valeur Environnementale et nous travaillons à un projet d’IGP (Ndlr : Indication géographique protégée) pour les sapins du Morvan. 

En 2022, vous avez lancé le projet Bleu Blanc Fleurs. En quoi consiste-t-il ?

Bleu Blanc Fleurs est un projet soutenu par FranceAgrimer et l’interprofession Val’hor dans le cadre de l’appel à projet de structuration des filières agricoles et agroalimentaires ; nous avons obtenu une subvention pour 2 ans dans le but de faciliter la structuration de la filière horticole française, en s’appuyant sur les labels en place.

Il est né de plusieurs réunions de crises ayant eu lieu pendant la pandémie, qui a durement mis en lumière les difficultés que connaissent les horticulteurs français : il est apparu clairement qu’ils manquaient d’outils pour faire face à cette crise. 

La fleur coupée n’était alors pas considérée comme un produit essentiel : or, comme il s’agit de produits périssables, les producteurs ont dû massivement jeter leurs fleurs faute d’acheteurs, ce qui a été une étape particulièrement douloureuse pour eux. 

Cet épisode a montré combien les données disponibles sur le secteur de l’horticulture, et notamment celui de la fleur coupée, étaient insuffisantes pour soutenir les producteurs, parce que la fleur coupée est un petit maillon de l’horticulture, elle-même un petit maillon du marché agricole. Il fallait donc consolider les données disponibles. 

Rejoignez-nous

Quels sont les axes de travail de Bleu Blanc Fleurs ?

Nous avons travaillé autour de 3 axes : l’enquête, la labellisation et la sensibilisation des acteurs. 

Tout d’abord, nous avons mené une étude de fond pour comprendre la nouvelle démographie des producteurs de fleurs coupées, par le biais d’une enquête menée auprès des producteurs. Les premiers résultats ont été publiés, et nous continuons à collecter des données via le formulaire à destination des producteurs. A terme, nous avons l’ambition de pérenniser cet Observatoire de la production afin de délivrer des informations fiables dans la durée.

Ensuite, nous menons un travail de mise à jour des labels existants pour renforcer les garanties qu’ils apportent. Même si cette question peut paraître technique, il s’agit en réalité de conformer la production aux attentes des consommateurs en matière d’environnement et de consommation locale par le biais des labels. Par exemple, nous avons élargi les conditions d’accès à la Charte Qualité Fleurs (Ndlr : Charte garantissant une tenue en vase de 7 jours pour les fleurs coupées) en ajoutant des critères environnementaux et sociétaux. 

Enfin, nous souhaitons que toutes les informations dont nous disposons soient accessibles simplement, aussi bien pour les consommateurs que pour tous les professionnels de l’horticulture. D’une part, nous allons mettre à disposition de tous les publics une carte interactive de tous les producteurs labellisés afin de valoriser leur travail. D’autre part, nous avons mis en place des journées techniques, instants de partages où les professionnels peuvent obtenir les appuis et bonnes pratiques nécessaires à la pérennité de leur activité, aussi bien d’un point de vue technique que commercial. 

Quels enseignements tirer de ces travaux ?

Le premier constat est une vision relativement inédite de la population horticole, qu’on présente souvent comme très masculine et approchant de la retraite. En effet, nous avons identifié de nombreuses exploitations de petite taille, tenues majoritairement par des femmes de 35 à 45 ans en moyenne, et qui sont davantage issues de la reconversion. Pendant longtemps, ces petites exploitations sont passées sous les radars alors qu’elles démontrent un intérêt pour les professions de l’horticulture, ce qui est une excellente nouvelle !

Autre bonne nouvelle, contrairement aux idées reçues, on trouve de nombreuses exploitations de fleurs coupées en dehors des pôles compétitifs (PACA, Pays de la Loire, Île-de-France).  Toutes ces petites structures représentent un fort potentiel de développement, à condition d’avoir accès à tous les outils nécessaires, ce qui est l’objectif de nos journées techniques. Nous avons pour objectif de leur permettre de se structurer en fonction des potentialités locales, d’un point de vue climatique ou commercial. 

Si je résume, nous sommes donc face à de nombreuses petites exploitations, dont les propriétaires ne sont pas nécessairement issus de professions horticoles. Il faut donc les aider à intégrer des réseaux locaux leur permettant d’accéder aux recommandations techniques, mais également de les aider à trouver des débouchés commerciaux. 

Notre objectif est d’encourager toute forme de structuration permettant aux producteurs de répondre aux deux conditions d’accès au marché : une offre variée et un volume suffisant. 

Qui sommes nous ?

Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.