Le projet écoconception du CNPH-Piverdière : Fédérer les Horticulteurs autour d’une démarche ACV
De nombreux acteurs de la filière horticole souhaitent réfléchir à l’impact environnemental de leur production. C’est notamment le cas du CNPH-Piverdière, qui accompagne 18 horticulteurs des Pays-de-la-Loire pour mettre en place une analyse du cycle de vie de leurs produits, afin de les aider à s’orienter vers des cultures plus durables. Sessile a cherché à en savoir plus !
Pouvez-vous nous parler du CNPH-Piverdière ?
Le CNPH-Piverdière est une association de Loi 1901. Elle est gérée par un Conseil d’Administration à gouvernance paritaire, composé de professionnels de la filière végétale, d’horticulteurs, de fleuristes, de représentants d’organisations professionnelles et institutionnelles telles que la Chambre de Commerce et de l’Industrie, la Chambre Régionale d’Agriculture, et le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées). Cette diversité nous permet d’adapter constamment notre offre de formation pour la rendre encore plus pertinente pour nos clients.
L’histoire de notre centre de formation est ancrée dans le tissu professionnel depuis plus de cinquante ans, marquée par l’acquisition de «Piverdière » en 2015, un centre de formation spécialisé en art floral. Au cours des quatre dernières années, nous avons consolidé notre position stratégique auprès des acteurs du secteur de l’art floral en France et à l’étranger, opérant sous la marque PIVERDIE.
Nos domaines de formation sont diversifiés, avec un accent particulier sur la production végétale, la fleuristerie et le merchandising sous l’entité MDS Merchandising Design School labellisée très prochainement Centre d’excellence. Pour mieux répondre aux besoins de notre territoire, nous proposons également des formations sur des sujets réglementaires et transverses.
Vous avez récemment lancé un projet d’écoconception des produits horticoles, pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons initié un projet d’écoconception des produits horticoles suite à une inspiration tirée de notre événement annuel «Les Matinales du végétal» au CNPH-Piverdière. Lors de cet événement, Olivier Messager de la société O2M a abordé les enjeux environnementaux et d’écoconception devant un public d’horticulteurs, suscitant un vif intérêt parmi eux.
D’une discussion collective autour de ces enjeux, nous avons développé une volonté commune de lancer une opération collective impliquant 18 entreprises de la région Pays de la Loire, prêtes à s’engager dans l’évaluation des impacts environnementaux de leur production à partir de septembre 2022. Notre objectif était de calculer l’impact environnemental de la production horticole, un domaine où les données étaient encore limitées, en particulier dans la base de données de référence Agribalyse. Nous avons appliqué la méthodologie d’Analyse du Cycle de Vie (ACV) conforme à la norme ISO pour évaluer 33 produits différents, allant des plants de légumes aux arbres en passant par les plantes aromatiques, les arbustes, les plantes en pot et à massif.
Le bilan carbone nous a permis d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre sur une année, tandis que l’ACV visait à évaluer les impacts sur l’ensemble du cycle de vie de chaque produit. Les 16 indicateurs de l’ACV, tels que le changement climatique, l’empreinte eau, l’acidification, la formation des particules fines et l’épuisement des ressources minérales et fossiles, ont fourni une perspective complète. Notre objectif était de dresser une photographie instantanée des impacts, puis d’identifier les principales sources afin de travailler à leur réduction.
Sur la base de ces résultats, chaque entreprise a pu explorer des scénarios d’écoconception, cherchant à mettre en place des solutions pertinentes pour minimiser leur impact environnemental.
Pour quelles raisons avez-vous lancé ce projet ?
Ce projet découle initialement d’une demande émanant des horticulteurs ayant participé à notre Matinale du Végétal. En collaboration avec O2M et les 18 producteurs engagés dans la démarche de connaître leur empreinte environnementale, nous avons élaboré un projet d’écoconception. L’objectif primordial est d’intégrer les critères environnementaux dès la conception des produits, répondant ainsi
aux impératifs de la transition écologique. Cette initiative d’écoconception à l’échelle de la filière vise à dépasser le discours habituel pour adopter une approche scientifiquement fondée. Notre préoccupation majeure était d’éviter tout risque de greenwashing en nous appuyant sur une méthodologie solide et impartiale.
En tant que CNPH-Piverdière, centre de formation professionnelle spécialisé en horticulture à La Ménitré, nous avons soutenu activement les producteurs. Il est essentiel d’anticiper les mutations futures dans les professions du végétal en développant des modules de formation adaptés aux évolutions réglementaires à venir. Notre implication dans cette démarche permettra aux futurs producteurs de se préparer à ces changements réglementaires.
Un exemple concret de ces évolutions est la directive CSRD de l’Union européenne, imposant des critères environnementaux aux grandes entreprises. Ces directives auront un impact sur leurs fournisseurs et sous-traitants, y compris les structures plus petites. Nous visons à doter les entreprises horticoles des outils nécessaires pour s’adapter et anticiper ces transformations.
Enfin, conscient de la sensibilité des jeunes générations aux enjeux environnementaux, nous aspirons à ce que les entreprises horticoles deviennent attractives en valorisant leurs bonnes pratiques environnementales quotidiennes, répondant ainsi aux nouvelles aspirations de cette catégorie de consommateurs.
Quelles sont vos aspirations pour la suite ?
Nous avons pour objectif premier de maintenir notre engagement à rassembler les horticulteurs autour de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Il demeure crucial que cette initiative soit caractérisée par une approche collaborative, portée activement par les producteurs.
Qui sommes nous ?
Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.
