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01.12.23

FranceAgrimer : comprendre le marché de la fleur par les données

Comment fait-on pour analyser le marché de la fleur ? C’est le rôle de FranceAgrimer, un établissement public dépendant du ministère de l’Agriculture. Claude Chailan, délégué du conseil spécialisé horticulture, aborde pour Sessile les difficultés à construire des données fiables sur un marché complexe, et esquisse les perspectives pour la filière de demain.

Monsieur Chailan, pouvez-vous nous présenter France Agrimer en quelques mots ?

Je suis Claude Chailan et je suis Délégué filière au sein de FranceAgrimer au sein de la mission production végétales spéciales, qui englobe tous les produits de l’horticulture, les plantes à parfums (PPAM), le houblon et le tabac. Mon rôle est d’assurer le lien entre FranceAgrimer et les acteurs de la filière. 

FranceAgrimer est un établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Nous menons de multiples missions dans l’objectif de faciliter la structuration des différents acteurs de la filière. 

La première est un rôle d’observatoire : nous avons pour rôle de produire de la donnée afin que le marché soit le plus transparent possible pour les acteurs, qu’ils soient dans producteurs, transformateurs ou distributeurs. 

Nous nous appuyons pour cela sur les données de recensement agricole, des études que nous commandons à des cabinets d’études ou des panels de consommateurs construits avec des instituts de sondage. A ce titre, nous réalisons tous les deux ans avec Val’hor et l’institut Kantar un baromètre pour évaluer la consommation des végétaux par les français.

Nous pouvons aussi procéder par appel d’offres pour mener des projets spécifiques, comme c’est le cas du projet Bleu Blanc Fleur qui a été remporté par Excellence Végétale et qui vise à compléter l’information dont nous disposons sur le marché de la fleur coupée. 

Nous assurons enfin une fonction de concertation des acteurs de la filière par le biais des conseils spécialisés, à travers lesquels nous construisons les dispositifs d’aide à destination des acteurs, et qui nous servent de relais pour accompagner la mise en place des politiques publiques.

Enfin, nous accompagnons la mise en place des dispositifs d’aide comme la Politique Agricole Commune (PAC) ou d’autres aides sectorielles. 

Pouvez-vous nous dresser un rapide panorama de la filière fleur coupée ?

Ce que nous constatons chez FranceAgrimer, c’est tout d’abord que la balance commerciale de la France est très déficitaire en matière de fleurs coupées : pour l’année 2022, les importations de fleurs coupées en France représentaient par exemple près de 320 millions d’euros, pour 20 millions d’euros d’exportation.

La pandémie et le regain d’intérêt pour les fleurs françaises nous a poussés à chercher à en savoir plus sur la production française : nous disposons aujourd’hui d’une bonne approche sur les entreprises et leur chiffres d’affaires, mais nous manquons encore de visibilité sur la nature même de de la production. C’est justement l’enjeu du projet Bleu Blanc Fleurs conduit par Excellence Végétale et qui a rendu son premier rapport.  

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Pourquoi est-ce si difficile d’analyser le marché de la fleur ?

En effet, contrairement à d’autres secteurs du marché agricole, analyser précisément les filières n’est pas une mince affaire. Tout d’abord, il existe près de 20 000 espèces horticoles produites en France et parmi elles un certain nombre d’espèces florales ; en ce qui concerne les échanges du commerce extérieur, seules quelques espèces florales sont précisément identifiées dans la nomenclature douanière, les autres sont groupées dans une seule rubrique. Il demeure cependant possible de suivre la tendance générale du secteur, déficitaire d’environ 300 M€ pour la fleur coupée en 2022.

Si les flux logistiques sont complexes à tracer, l’état de la production est aussi difficile à évaluer. C’est précisément la raison pour laquelle nous avons fait appel à Excellence Végétale et au projet Bleu Blanc Fleur pour mener un travail de recensement de la production française et compléter notre observatoire économique et financier. 

Le sens de cette initiative, c’est de dire qu’en ayant une meilleure lecture de la situation, nous serons en capacité de permettre aux horticulteurs français de reconquérir des parts de marché. L’objectif désormais est de régulariser cet observatoire pour bénéficier d’une information fiable. 

Nous comptons même aller plus loin, main dans la main avec l’interprofession pour mettre en place des outils d’analyse. 

Quels sont selon vous les grands enjeux de demain pour la production de fleurs en France ?

Nous vivons une période particulière où les enjeux de sobriété et de transition écologique sont au cœur des préoccupations des consommateurs. Dans ce contexte, il est évident que les producteurs français ont leur carte à jouer, dans la mesure où beaucoup sont engagés dans des démarches de réduction d’énergie dans le processus de production, et de nombreux professionnels ont engagé une réflexion profonde autour de l’usage des phytosanitaires. 

Par ailleurs, je suis persuadé que c’est en renforçant les données dont nous disposons à propos de la production française et en la mettant à disposition des acteurs que nous pourrons parvenir à mettre en valeur la production française. 

Qui sommes nous ?

Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.