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11.04.25

Rencontre avec Pascale, fleuriste fondatrice d’Hanakawa

Chaque semaine, Sessile donne la parole à des artisans fleuristes. Notre objectif ? Déterminer avec eux la fleur de demain ! Cette semaine, nous avons rencontré Pascale Vrignaud, fleuriste fondatrice d’Hanakawa. Entre inspirations japonaises et activités événementielles, elle nous a ouvert les portes de son atelier.

Bonjour Pascale, pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?

Je suis Pascale, et je suis devenue fleuriste tardivement, après avoir élevé mes enfants ! Ma rencontre avec l’art floral s’est produite lorsque je vivais au Japon, où j’ai eu l’occasion de découvrir l’Ikebana, l’art japonais de composition florale. J’ai su immédiatement que le métier de fleuriste était fait pour moi ! J’avais toujours eu envie de me consacrer à un métier créatif, et les fleurs était le terrain idéal pour exprimer ma sensibilité. 

A mon retour en France, j’ai complété ma formation et suivi des stages dans différentes entreprises. Finalement, j’ai pris la décision d’ouvrir mon propre atelier à Meudon par souci d’indépendance : j’avais envie de pouvoir déployer toutes les possibilités de mon art, et de travailler à ma façon. 

J’ai débuté mon activité dans mon cercle de proches, en réalisant des abonnements pour des amis, afin de parfaire ma pratique. En 2020, je me suis lancée dans l’aventure Sessile et j’ai pu développer mon activité et avoir plus de commandes. 

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ?

Ce que j’apprécie le plus dans le fait d’être fleuriste, c’est de pouvoir donner libre cours à ma créativité. J’apprécie tout le processus de création du bouquet, en particulier l’étape d’approvisionnement : j’aime prendre du temps pour choisir mes fleurs, comparer les textures, les coloris, imaginer les associations de variétés. Et j’aime par-dessus tout créer quelque chose de beau, c’est pourquoi je mets du soin dans toutes mes créations. 

L’autre aspect de la profession qui m’apporte de la satisfaction, c’est de faire plaisir. Pour moi, créer pour créer n’a pas d’intérêt. J’ai la chance d’exercer un métier où nous accompagnons nos clients dans les moments les plus importants de leur vie, dans la joie comme dans la peine

Quels sont les aspects du métier que vous trouvez les plus compliqués ?

Comme je vous l’ai dit, je consacre beaucoup de temps et d’attention à sélectionner les fleurs qui me plaisent pour composer des bouquets, mais l’approvisionnement n’est vraiment pas la partie la plus simple de notre travail. Bien acheter, c’est compliqué ! Comme je fonctionne en atelier, la gestion du stock est un vrai défi : trouver le bon équilibre pour avoir le moins de perte possible demande de la pratique, d’autant plus que la plupart des grossistes vendent les fleurs à la botte.

En plus de ça, la fleur est intrinsèquement fragile, et donc sa conservation pose beaucoup de difficultés : un peu trop de soleil à travers la baie vitrée peut vite gâter une botte de fleurs !

Pouvez-vous nous donner votre regard sur le débat entre fleurs importées et fleurs françaises ?

A titre personnel, j’apprécie beaucoup les fleurs françaises, je trouve qu’elles sont souvent de très belle qualité. Le seul élément qui peut me freiner, c’est le prix : elles sont parfois plus chères, puisqu’on en trouve moins sur le marché. Ce n’est pas toujours un obstacle, puisque dans certaines compositions, je suis prête à payer un peu plus cher si la qualité est vraiment supérieure. En gros, c’est toujours le rapport qualité-prix qui va guider mes achats. 

L’autre élément que je prends en compte, c’est évidemment ce que veut le client ; si on me demande de la fleur française, j’en proposerai, si le client fait au contraire part de son envie d’avoir du volume pour un prix réduit, il y a de fortes chances que je m’oriente vers des fleurs importées.

En revanche, d’où que viennent les fleurs que j’achète, je tâche de toujours mentionner leur provenance et de citer les producteurs lorsque c’est possible ; je le fais beaucoup sur Instagram par exemple. Pour moi, ça fait aussi partie du rôle de pédagogie que doivent jouer les fleuristes.

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Comment avez-vous réagi à l’histoire d’Emmy Marivain ?

J’ai été très attristée d’apprendre cette histoire, et ça montre qu’il faut prendre des précautions quand on manipule certaines fleurs. Par exemple, je me lave très régulièrement les mains. 

A titre personnel, je suis très attentive à l’alimentation biologique, donc j’espère qu’on pourra développer des méthodes de culture pour les fleurs qui soient moins nocives pour l’environnement et pour la santé.

A votre avis, à quoi ressemble le métier de fleuriste de demain ?

Je suis de nature optimiste alors j’image que nous ne pouvons aller que vers du mieux. Je sens que tout le monde est prêt à faire mieux à son échelle. C’est vrai qu’aujourd’hui, les modes de production sont très intensifs pour qu’on puisse consommer des fleurs toute l’année. Je ne suis pas persuadée que ce soit possible ou souhaitable de revenir à une sobriété drastique, où l’on ne consomme par exemple par des fleurs en hiver. 

C’est aussi pour ça que les fleuristes achètent des fleurs importées : pour être en capacité de proposer une large gamme à notre clientèle toute l’année, en faisant venir des fleurs qui ont pu pousser sous des climats plus propices. 

Après, je dois vous avouer que je commence un peu à saturer des fêtes commerciales qui d’une part nous mettent sous pression, et qui finalement ne sont pas toujours intéressantes pour nous. Par exemple, le jour de la Saint-Valentin, ce n’est pas toujours intéressant de vendre des roses rouges, parce que les prix sont très hauts en raison de la demande, donc on ne réalise pas une si grosse marge. J’aimerais bien qu’on me demande des variétés plus originales pour l’occasion !

Comme proposer davantage de variétés de saison par exemple ? Les clients n’ont pas toujours le sens des fleurs du moment… 

Qu’attendez-vous d’un projet comme Floribalyse ? 

J’ai l’impression qu’une étude comme Floribalyse pourrait permettre de dire comment produire de manière plus propre, donc forcément je vois ça d’un bon œil !

Je pense qu’un aspect intéressant à prendre en compte dans le projet ou sa suite, c’est que c’est difficile de s’installer quand on est producteurs, ils ont besoin d’aide sur ce point.

Qui sommes nous ?

Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.